L’ALOPECIE

En dermatologie, l’alopécie désigne l’accélération de la chute des cheveux ou des poils. On parle généralement d’alopécie lorsque cette perte de cheveux dépasse 100 cheveux par jour sur une longue période. La calvitie (état d’une personne chauve) est le développement ultime de l’alopécie.

Perte de cheveux normale et anormale :

Une personne possède en moyenne 100 000 à 150 000 cheveux et perd environ 40 à 100 cheveux par jour (chute permanente), avec des pointes pouvant grimper jusqu’à 175 durant les changements de saison (chute saisonnière le printemps et l’automne). C’est durant cette phase que les cheveux se renouvellent le plus. Une chute de cheveux est considérée comme pathologique lorsqu’une personne perd plus de 100 cheveux par jour pendant une assez longue période pouvant aller jusqu’à deux mois. Le diagnostic de cette chute nécessite une consultation et parfois un examen appelé « trichogramme » (on prend quelques cheveux dans différentes zones du cuir chevelu et on les observe au microscope). On parle de calvitie lorsque la chute est localisée sur le front, au dessus des tempes et au sommet du crâne. Parfois, un bilan hormonal est nécessaire chez la femme. Le résultat de ces examens oriente vers l’un des problèmes suivants.

Classification :

On distingue cinq types d’alopécies :

l’alopécie androgénétique héréditaire 

La plus fréquente, elle se manifeste par une diminution du volume des cheveux, voire une calvitie, et touche 70 % des hommes (20 % des hommes entre 20 et 30 ans, la chute de cheveux débutant généralement vers 20 ans et se stabilisant à 30 ans).

l’alopécie aiguë

Elle peut être liée à un traitement par chimiothérapie, un stress, des carences alimentaires importantes, une carence en fer, des troubles hormonaux, a une irradiation aiguë ;
l’alopécie localisée
Elle peut être provoquée par des problèmes de peau (tumeur, brulure, pelade), une radiothérapie ou des parasites (teignee, lichen)

l’alopécie congénitale

L’alopécie congénitale est la forme la plus rare d’alopécie. L’alopécie congénitale est due à une absence de racines de cheveux ou à une anomalie de la constitution même du poil. On parle de calvitie cicatricielle puisque les follicules pileux sont définitivement détruits. Les cheveux n’ont pas de chance de repousse et pour combler cette calvitie, la greffe de cheveux apparaît comme le meilleur des traitements.

l’alopécie areata

L’alopécie areata semble être d’origine auto-immune (mécanisme de médiation cellulaire) qui se caractérise par une atteinte en « patch » plus ou moins gros et à un ou plusieurs endroits. Cette forme de pelade peut atteindre toute la tête et on parle d’alopécie totalis et parfois l’ensemble du corps : c’est l’alopécie universalis, et dans ce cas, il n’y a plus aucun poil ni cheveu sur l’ensemble du corps.

LES PHASES DU CYCLE PILAIRE

La phase anagène :

La phase anagène est la phase de croissance du cheveu. Il s’agit de la période la plus longue du cycle pilaire puisqu’elle dure de 2 à 5 ans. La très grande majorité des cheveux présents sur notre tête sont donc en phase anagène.

La phase catagène :

La phase catagène est une phase de repos pendant laquelle le cheveu cesse d’évoluer. Elle dure environ 3 semaines, ce qui est considérablement peu par rapport à la phase précédente.

La phase télogène :

Pendant la phase télogène, le cheveu ne pousse pas, mais il reste attaché au follicule pileux. À la fin de cette phase, l’ancien cheveu tombe et laisse place à un nouveau follicule en phase anagène, le cycle pilaire recommence.

CAUSES 

Causes hormonales :

Alopécie androgénétique : L’alopécie androgénétique est une perte graduelle des cheveux due à l’influence des hormones mâles. Elle se manifeste généralement entre 30 et 40 ans, chez 70 % des hommes en moyenne, mais, dans certains cas, elle peut apparaître dès 16 ans. Les causes de la perte des cheveux sont multiples, l’hormone traditionnellement mise en cause est la dihydrotestostérone (ou DHT). Néanmoins la communauté scientifique s’accorde à dire que celle-ci ne serait pas l’unique responsable, ainsi l’épitestostérone pourrait jouer un rôle non négligeable dans le processus.

Cette perte de cheveux commence généralement au niveau des golfes temporaux et des tempes (sur le devant de la tête) et du vertex (le sommet de la tête). Elle se caractérise par un affinement des cheveux et une chute qui peut être brusque chez certains individus et plus lente pour d’autres. L’échelle de Hamilton, modifiée par Norwood, permet de graduer la calvitie entre 1 et 7, où 1 correspond à l’absence de calvitie et 7 à l’alopécie maximale (perte des cheveux totale sur les golfes et le vertex).

Notons que le référencement établi par l’échelle de Nordwood n’englobe pas la totalité des cas. Un nombre non négligeable d’hommes sont touchés par une alopécie qui ressemble à celle que l’on rencontre traditionnellement chez les sujets féminins, qui sévit au niveau de la raie, et que l’on mesure à l’aide de l’échelle de Ludwig.

Une étude de 2011 révèle que l’alopécie androgénétique provient non pas de la diminution mais de l’inactivation des cellules souches contenues dans le follicule pileux. Ces cellules ne se transforment pas en « cellules progénétrices » des cheveux, ce qui provoque l’atrophie du follicule qui ne produit alors que des cheveux microscopiques. Ainsi un homme chauve a le même nombre de cheveux qu’une personne sans calvitie mais ils sont peu visibles à cause de leur taille microscopique

Alopécie post-ménopausique : Il s’agit de la plus fréquente cause de la calvitie chez la femme. Elle survient après la ménopause, lorsque le rôle protecteur des hormones féminines a disparu. Le cheveu devient plus fragile, sa durée de vie diminue et une alopécie définitive finit par apparaître. Chez la femme, la chute des cheveux est plus diffuse et étendue que chez l’homme. Ainsi, la femme ne présente pas de plaques chauves, elle constate plutôt une raréfaction globale de ses cheveux. Ce processus conduit rarement à une alopécie complète. Les cheveux sur les côtés sont épargnés. Typiquement, il existe un élargissement progressif de la raie médiane qui peut être classé en différents stades (classification de Ludwig9).

Avant la ménopause, une carence en fer, tel qu’il peut se voir en cas de règles abondantes, pourrait également être responsable d’une perte de cheveux. Un état de stress chronique peut également provoquer une alopécie ou certaines maladies dermatologiques comme l’alopecia areata.

Causes nutritionnelles :

En dehors des causes hormonales, la chute des cheveux peut être causée par des carences en fer, cuivre, zinc, silicium, vitamines B. Cette sorte de perte de cheveux atteindrait environ 20 % des personnes pratiquant un régime modéré à sévère. Cependant, elle est plus souvent associée à des problèmes de boulimie ou d’anorexie. Le plus souvent, la personne va retrouver ses cheveux au bout d’une période de temps qui peut aller jusqu’à 2 ans.

Causes toxiques :

Certains médicaments (chimiothérapie) et empoisonnements causent une perte brutale de cheveux (même à très faible dose par exemple dans le cas de l’intoxication aiguë au polonium 210).

Une alopécie de ce type est l’un des effets du syndrome d’irradiation aiguë.

LA PELADE

La pelade est une maladie entraînant la perte des cheveux et/ou des poils sur des zones délimitées. La cause de cette maladie reste inconnue mais un mécanisme auto-immun qui conduit à une attaque du système pileux par le système immunitaire serait responsable de l’atteinte.

Il existe principalement trois formes de pelade :

– alopécie areata (atteinte localisée par plaques) ;
– alopécie totalis (atteinte localisée à la tête) ;
– alopécie universalis (atteinte généralisée à l’ensemble du corps).

Le risque de développer durant sa vie une alopécie de type areata est d’un peu moins de 2 %, quel que soit le sexe. L’atteinte survient dans près de la moitié des cas chez le jeune de moins de 20 ans. Moins d’un cas sur dix évolue vers une forme sévère.

Le cheveu, en bordure de zone, est plus épais à sa distalité qu’à son origine. L’analyse au microscope de la peau de la zone (histologie) montre que le follicule pileux est entouré de lymphocytes, cellules de l’immunité. Le follicule n’est pas détruit ce qui explique la régression ou la guérison possible de l’alopécie. Cet examen n’est, le plus souvent, pas nécessaire pour confirmer le diagnostic.

L’évolution se fait vers l’amélioration ou la guérison dans près de la moitié des cas en un mois mais les récidives sont fréquentes.

Les formes modérées ne nécessitent pas de traitement, si ce n’est cosmétique. L’injection de corticoïdes dans la zone glabre peut amener une repousse du cheveu, avec cependant des effets secondaires possibles. Par contre, l’application simple d’une pommade aux corticoïdes n’a pas démontré d’efficacité. Les pommades au 2,3-diphenylcyclopropenone (DPCP) ou à l’acide squaric dibutylester (SADBE) sont d’une efficacité modérée. Les crèmes au dithranol ou à base de minoxidil peuvent être d’un certain apport.

TRAITEMENTS

Traitements médicamenteux :

Finastéride : À l’origine commercialisée sous le nom de Proscar pour traiter l’hypertrophie bénigne de la prostate, il a été découvert que le finastéride avait un effet sur la chute et même la repousse des cheveux en bloquant la DHT de type 2 qui serait responsable de la calvitie chez l’homme. Selon des études cliniques, dans 82 % des cas il engendre une stabilisation de la chute et dans 60 %, une repousse plus ou moins importante. Les femmes enceintes ne devraient jamais manipuler un comprimé de Propécia, car le produit a été reconnu comme étant responsable de malformations chez les fœtus mâles.

Les effets secondaires du Propécia sur le long terme sont encore méconnus ;

Ils sont en général temporaires et réversibles à l’arrêt du traitement, mais pas toujours.
Des troubles sexuels permanents ont été documentés. Les effets secondaires les plus souvent associés à la prise de finastéride sont une baisse de la libido, des problèmes d’érection, une diminution du volume de l’éjaculat, une modification de la texture de l’éjaculat, une sensibilité mammaire et testiculaire anormale, des réactions allergiques (éruptions cutanées, urticaire, démangeaisons, gynécomastie et fatigue.

Le site propeciahelp regroupe plus de 1 400 personnes se plaignant d’effets secondaires persistants liés à la prise de finastéride. Une étude du Dr Irwig regroupant des membres de ce site montra que 94 pour cent des hommes ont développé une baisse de la libido, 92 pour cent souffrent de dysfonction érectile (avec absence d’érection matinale) et 69 pour cent ont des difficultés à atteindre l’orgasme. En moyenne, les hommes ont utilisé de la finastéride approximativement pendant 28 mois mais ont fait l’expérience d’effets secondaires sexuels pendant 40 mois après l’arrêt du traitement. Il est important de souligner que ces chiffres ne concernent que les personnes ayant effectué un témoignage sur le site.
Des conséquences pour le fœtus suite à une prise de Propecia par la femme enceinte sont citées et ce médicament peut affecter les organes internes de la femme (et du fœtus).
Des études plus récentes ont montré que Propécia pouvaient favoriser la dépression et d’éventuelles tendances suicidaires.

Le finastéride ne doit pas être pris par les femmes ou les enfants.

Il peut être absorbé par la peau

Minoxidil : Le minoxidil est le premier médicament commercialisé pour traiter la calvitie, sous le nom de Rogaine, et sous plusieurs autres noms en version générique (Alostil, Kirkland, etc.). Son action est inconnue, mais certains chercheurs estiment que ce médicament dilaterait les vaisseaux sanguins, ce qui entrainerait une plus grande irrigation sanguine du cuir chevelu et amènerait plus de nutriments à la racine des cheveux. Il doit être appliqué sur le cuir chevelu 2 fois par jour et lors de l’arrêt de son application, les cheveux obtenus grâce au produit tombent. Deux dosages sont disponibles: en version 2 % et 5 %. Seule la version 2 % est utilisable par les femmes. Les hommes peuvent l’utiliser, mais comparativement à la version 5 %, ses effets sur la repousse et le maintien des cheveux sont beaucoup plus faibles.

Dutasteride : Tout comme le finastéride et le minoxidil, le dutastéride n’était pas destiné à remédier à la calvitie androgénétique, mais plutôt à soigner l’hypertrophie bénigne de la prostate. Ce médicament serait 1,5 fois plus puissant que le Propécia dans la réduction de la DHT (chiffre à confirmer, car il n’est pas accepté par aucune agence gouvernementale comme médicament traitant la calvitie, et n’est nullement conseillé, car tous ses effets secondaires ne sont pas encore connus à long terme). Les personnes l’ayant essayé pendant quelques mois ont souvent décrit des effets secondaires qui ressemblaient de beaucoup à ceux du Propécia, tout en étant aussi plus fort à cause de la réduction importante de l’hormone DHT. Les pourcentages de personnes atteintes par un effet secondaire doubleraient par rapport au Propécia.